Humeurs de JJ Thillet (@lizé)

Jean Jacques Thillet en a terminé avec ses grandes vacances de retraité , et il a repris ses articles sur le site.

Cette fois il nous parle des "vigilances" en France et en Suisse. A lire ici.

Nul doute que selon ses disponibilités on va le revoir avec plaisir sur le forum.

Si vous avez des questions ou commentaires au sujet de ses "humeurs", n'hésitez pas.

Merci c'est très instructif
Comment en Suisses peuvent ils prévoir le niveau de danger prévisible 5 jours à l’avance?
Disposent ils d'outils mieux que en France pour faire les prévisions?
Je trouve leur système d echelle de danger est clair.

à Nicolas91

Rien de magique dans cette affaire.
MF a largement autant de moyens de calculs que la Suisse, sûrement bien plus.
C'est essentiellement une question de bonne volonté.
Savoir prendre du recul critique avec lucidité.
Secouer l'inertie qui fait que, autre exemple, les bulletins départementaux se déclinent avec les mêmes mots, les mêmes formules, sans anglais, sans couleur, sans images depuis 30 ans, alors que tout a changé en plus facile et plus performant.
Regarder un peu ce qui se passe autour, pour éventuellement récupérer les bonnes initiatives.
On constate que d'autres groupes privés annonce depuis 48h une forte dégradation possible sur les PO entre dimanche et lundi prochain. Il suffit de communiquer ces informations au public, à la Sécurité Civile, en précisant qu'il ne s'agit que d'une "mise en vigilance". Je l'explique dans mon texte : cela permet pour les secteurs concernés de déjà être sensibilisés, d'organiser éventuellement leurs activités en fonction de cela.
L'Alerte se déclenche dans les 48 ou 24h, le plus tôt possible (ex : Xanthia a été, météorologiquement parlant, magnifiquement prévue 48h à l'avance).
Je doute de la bonne volonté quand je constate que la France est le seul pays d'Europe à masquer les phénomènes en Vigilance Jaune. D'autres critères l'emportent sans doute...

Merci @lisé
C'est donc aussi une question de volontée.

A propos de la météo Suisse.
Dans la région on la dit plus fiable que nos météos régionales.
Mais j'ai remarqué qu'ils sont en général plus vagues dans les termes utilisés, "nébulosité changeante", "averses locales", "orages locaux", rarement une chronologie ou des lieux précis.
Donc en se mouillant moins, ils sont moins sujets à erreurs.
Qu'en pensez vous ?

J'en pense que tu as raison, Michel. J'ai remarqué cette apparente réticence - très ancienne - à s'engager, traduite par un vocabulaire aux contours flous. C'est peut-être suffisant d'ailleurs. A quoi bon rouler les mécaniques en utilisant une forme trop affirmative, souvent démentie par les évènements ? Sait-on que par consigne nationale le conditionnel fut proscrit à MF dans les années 90 ?
Par contre, en France, je vois des bulletins très - trop - précis. Annoncer quelques Cirrus 3 jours à l'avance est sans intérêt. Se permettre de détailler 2 à 3 jours avant des épaisseurs de chutes de neige au cm près peut impressionner, mais correspond le plus souvent à... du vent.
Je crois que la météo suisse utilise une sorte de langage codé. A force d'utiliser les mêmes expressions, la communication est sans doute plus efficace, sinon originale.
Il n'empêche, la forme est très importante. Beaucoup constatent des différences de prévision entre TF1 et le service TV public. La source étant la même, les différences vues ne proviennent que des trames choisies pour illustrer les types de temps.
Tout cela justifierait une réflexion en profondeur de temps à autre.

Nouvelle humeur de Jean Jacques.
Le titre en est : "Approximations fantaisistes... mais pas drôles".

Où l'on apprend des choses étonnantes...
Par exemple que le chaine "The Weather Channel" donne comme température à Chamonix celle du Grand-Saint-Bernard, station du réseau de mesure suisse à... 2472 m ! (1 500 m de dénivellation c’est en routine de l’ordre de 10 °C de différence...).

On y lit aussi les différences entre les stations de mesure de Météo-France et celles de Météo Suisse, ainsi que de leurs méthodes.

Oui, Michel, et ça n'est pas neutre pour Chamonix, car TWC est très implantée en Amérique du Nord, probablement la plus diffusée. Plein d'Américains qui ont envie de venir passer des vacances à Chamonix ou qui aiment suivre sa météo pour y être passés obtiennent donc des données d'actualité complètement farfelues. Par contre, les prévisions paraissent correctes, Je me demande d'ailleurs comment ils pratiquent, car ils leur faut se rattacher à un "point de grille", au plus proche. Et le plus proche doit sans doute, sur le relief du modèle, se situer en altitude, vu l'étroitesse de la vallée (et c'est vrai partout où il y a du relief). Ou alors, ils font, comme sait le faire MF, de l'adaptation statistique. Cela suppose de connaître les données d'observations effectives (climatologie) et de trouver la corrélation entre un point de grille qui va bien et les données sol. Ensuite la moulinette adapte, descend des prévisions au point de grille à celles de Chamonix. Comment gèrent-ils les inversions ? Faudra que je suive cette affaire. A condition de connaître les vraies conditions de Chamonix, et c'est justement là le scandale : on ne les a pas (sauf à sortir sa CB). Alors que cette station touristique de renommée internationale est privilégiée : c'est sans doute la seule au monde à disposer sur place d'une station météo officielle importante. Les mesures existent à la SA du Bois du Bouchet. Une équipe est sur place, devrait faire des observations comme tous les météos du monde (c'est la première de leurs missions). Et RIEN ! (pareil à Grenoble d'ailleurs). C'est insupportable.

Je viens tout de même de contrôler sur le site de MF. J'ai trouvé une observation pour Chamonix ( http://france.meteofrance.com/france/meteo?PREVISIONS_PORTLET.path=previsionsville/740560 ). La température affichée est de -4 °C à 7h loc (TWC donne -1 °C - forte inversion probable - confirmée ici : http://meteocentre.com/upper/rs_skewt.php?region=fr&style=meteocentre&show=0&hist=0&date=20101022&hour=00&stn=06610 ).
Ce qui m'intrigue, c'est que l'observation affiche un temps sensible. D'où sort-il, puisqu'il n'y a pas d'observation humaine, ni à 7h, ni jamais ? Il pourrait y avoir un rattachement à Bourg-St.-Maurice, citée en bas du tableau des informations).
En tout cas, les observations de Chamonix, comme de plein d'autres stations, ne sont pas accessibles autrement qu'en payant.

Idem pour Grenoble :
http://france.meteofrance.com/france/meteo?PREVISIONS_PORTLET.path=previsionsville/381850
Grenoble semble rattachée à St.-Etienne-de-St.-Geoirs, comme ce fut le cas presque toujours (il y a eu aussi Chambéry). Et pourtant, il y a une équipe musclée à St.-Martin-d'Hères (CDM38) et une SA complète au Versoud (très bien située, sur l'aérodrome). Je le sais bien, puisque c'est moi-même qui l'ai fait installer là-bas, en 99. Il lui manque un transmissomètre pour mesurer la visibilité (je l'ai réclamé plusieurs fois). Les données du temps sensible devraient être fournies par SMH (ce qui se faisait quand j'en étais le boss).
Durant 20 ans, j'ai essayé - cartes à l'appui - de démontrer en interne que St.-Geoirs ne pouvait représenter Grenoble/agglo (j'ai vu parfois des différences de 10 °C, lorsque le ciel était dégagé d'un côté et de l'autre non, avec de la neige au sol). On met le doigt sur le "mal français" : le haut n'écoute pas la base. Et pourtant les CDM furent créés, après 81, pour justement coller au terrain, aux besoins locaux...

J'ajoute tout de même, et pour essayer d'être objectif, que je découvre ces développements locaux par MF. Je reconnais qu'ils sont bien faits, complets (sauf Obs en live pour un certain nombre de stations, en montagne justement, et c'est là où on les attend le plus, vu la spécificité de chaque site).
Je pense que cette présentation est assez récente, comme la prévision à 10 jours (depuis cet été). Et pour tout cela je dis que c'est très bien (enfin !). D'autres infos de MF sont très bien aussi : les dossiers d'actu, la climatologie, la pédagogie...

Bonjour @lizé

J'ai une question:
Qu'est que l'adaptation statistique ?

Nicolas

Bonjour Nicolas,
C'est une méthode qui permet de rattacher (par les statistiques) un site donné au sol aux conditions synoptiques en altitude. On établit des corrélations pour chaque paramètre (température, pression, humidité...) entre une référence en air libre (un point de grille/modèle numérique, j'imagine) et le site de mesures au sol. La méthode réclame au moins une année d'"apprentissage", pour bien balayer toutes les saisons et la plupart des situations. Ces corrélations acquises, on peut dès lors faire l'inverse : passer des valeurs prévues au point de grille pour les adapter à la station sol. Une méthode qui a donné d'excellents résultats d'abord aux JO d'hiver de Calgary (en 88, je crois), puis à ceux d'Albertville.
Mais je ne suis pas un spécialiste de ces choses-là.

Merci @lizé
J'ai encore une question comment fonctionne un transmissomètre ?

J'occupe le terrain (pour une fois).
Fouinant dans la nouvelle présentation de la climatologie du site de MF, je découvre ceci : http://climat.meteofrance.com/chgt_climat2/climat_france?CLIMAT_PORTLET.path=climatstationn%2F69029001
Il s'agit des données d'insolation moyenne à Lyon/Bron (elles existent pour une sélection de villes représentatives en France). Voilà un beau progrès que j'apprécie. Longtemps MF n'a fourni (sur internet) que des données moyennes de températures (max et min) et de précipitations. C'était très insuffisant, car la durée d'insolation est capitale pour le ressenti, le moral notamment (chaleur, lumière). TWC permet de mettre en vis-à-vis des villes du monde entier et c'est fort pédagogique. Le lien suivant donne accès à la comparaison des régimes de pluie (un peu de neige pour Lyon) entre Lyon et Papeete. Le touriste potentiel peut s'en effrayer :
http://www.weather.com/outlook/travel/vacationplanner/compare/results?from=&clocid1=FRXX0055&clocid2=FPXX0001
Et pourtant, si l'on disposait des durées d'insolation, on constaterait une valeur assez homogène toute l'année à Tahiti, soit 200 h/mois. La différence entre saison des pluies (été) et saison sèche (hiver) est qu'il tombe assez fréquemment d'intenses averses tropicales, qui ne durent que le temps (court) du passage d'un cumulonimbus.
Tout a son, importance. J'applaudis donc très fort à cette ouverture de MF, espérant que le nouvel état d'esprit ira jusqu'à ouvrir toutes les fenêtres, celles des observations, celles des modèles... La concurrence est pour beaucoup dans cette prise de conscience. J'avais réclamé cette transparence il y a bien longtemps déjà...

@Nicolas
Le principe du transmissomètre, très schématiquement : un émetteur de lumière (laser sans doute), un capteur en face, assez près, je crois. L'ensemble sert à mesurer la transparence de l'air et par ricochet la visibilité. Je n'en sais pas plus (voir le site pédago de MF très complet). Bien plus fiable que la traditionnelle estimation humaine, et fonctionne nuit et jour, en semaine comme pendant les WE...

Nouvelle "Humeur" de Jean Jacques "@lizé" sur le site.
Cette fois il nous parle du Centre Européen de Prévision Météorologiques à Moyen Terme (CEPMMT), qui ne communique qu'en langue anglaise.



N'hésitez pas à commenter l'ensemble des articles de Jean Jacques, ou poser des questions, ici sur le forum.

Tout à fait d'accord avec @lizé.
Ne maitrisant absolument pas l'Anglais, je milite aussi pour une traduction du modèle en français.

Nouvel article de JJ Thillet (@lizé) sur le site.
Ce n'est pas une "humeur", mais l'analyse de ce qu'il se passe en ce moment sur le plan météo ou même climatique, et qui occupe les 2/3 des journaux télévisés, et dont tout le monde parle.
Avoir son avis, celui d'un professionnel, est donc à ne pas négliger en ces temps où l'on lit tout, et le contraire de tout.

Bonjour,
où poser ma question, si ce n'est ici? Comme d'habitude pour un nouveau membre de forum, n'hésitez pas à déplacer mon message s'il est mal placé...
Avant de pouvoir débattre avec vous sur la météo de montagne, j'aurais voulu m'informer et acheter le livre de JJ Thillet sur la météo de montagne, mais je vois qu'il y a deux éditions différentes, et même deux titres différents! Ma question est donc de savoir si les deux bouquins sont des versions différentes? Et s'il y en a une plus complète que l'autre ? je n'ai pas peur d'une version un peu scientifique... Alors que me conseillez vous: plutôt l'ancienne édition publiée chez Seuil (La météo de montagne), ou plutôt la nouvelle chez Glénat (Petit manuel de ...) ?
Merci de vos réponses,
Jeanne