Je ne comprend pas les abréviations NAO et AO
Merci de votre aide
Bonjour Nicolas.Nicolas91 a écrit:Je ne comprend pas les abréviations NAO et AO
Europe, Etats-Unis, Asie : l'hémisphère Nord grelotte.
Plus que d'une seule vague de froid, il convient de parler de vagues de froid au pluriel, c'est-à-dire de flux d'air polaire déferlant sur les continents sans être forcément reliés entre eux, précise Christophe Cassou, du Centre européen de recherche et de formation avancée en calcul scientifique (Cerfacs). La faute à deux phénomènes météorologiques bien distincts mais qui, dans le cas présent, sont tous deux à l'¦œuvre : l'oscillation nord-atlantique (NAO) et El Niño.
La circulation atmosphérique au-dessus de l'Atlantique nord est régie par la variation (l'oscillation) de la position et de l'intensité, d'une part de la zone de dépression située sur l'Islande, de l'autre de la zone de haute pression (anticyclone) positionnée sur les Açores. "Depuis la mi-décembre, nous sommes dans une phase d'oscillation nord-atlantique négative, du fait d'une dépression sur l'Islande et d'un anticyclone sur les Açores l'un et l'autre plus mous que d'habitude", décrit Christophe Cassou. Conséquence pour l'Europe : les vents océaniques qui, d'ordinaire, tempèrent le climat continental, sont plus faibles, ce qui donne un hiver plus rigoureux.
"Une oscillation nord-atlantique négative n'est pas nécessairement synonyme de vague de froid, souligne le chercheur, mais plutôt d'occurrence accrue de vague de froid." Et donc d'hiver contrasté, où phases de redoux et de rafraîchissement alternent, comme c'est le cas cette année.
POUR LES MÉTÉOROLOGUES, LA FROIDURE DE CET HIVER N'A RIEN D'EXCEPTIONNEL
Au cours des trente dernières années, les hivers à NAO positive (donc plus chauds) ont été plus nombreux que ceux à NAO négative.
Les effets de l'oscillation nord-atlantique négative se font sentir, actuellement, jusqu'en Europe de l'Est et en Asie. Ils expliquent aussi, en partie, pourquoi l'Amérique du nord est frigorifiée. Mais un autre phénomène entre ici en jeu : El Niño. Cette élévation anormale de la température des eaux de surface, dans la bande équatoriale et tropicale de l'océan Pacifique, est associée à des anomalies de circulation atmosphérique au-dessus du Pacifique nord et de l'Amérique du nord. Anomalies qui provoquent des températures plus froides. "L'épisode El Niño actuel, qui a commencé l'été dernier et s'est renforcé à l'automne, est atypique, indique M. Cassou. Le réchauffement des eaux se produit au centre du Pacifique, et on près des côtes du Pérou et de l'Equateur, comme on l'observe habituellement." D'où un impact plus marqué sur les Etats-Unis. Cet épisode pourrait se poursuivre jusqu'au printemps, ce qui accroît la probabilité de nouvelles vagues de froid.
Reste que, pour les météorologues, la froidure de cet hiver n'a rien d'exceptionnel, en Europe du moins. Pas plus que les chutes de neige sur les régions méditerranéennes. Météo-France rappelle qu'au cours des 39 derniers hivers, des hauteurs de neige supérieures à 10 cm à basse altitude - considérées comme des "phénomènes majeurs" - ont été enregistrées à 34 reprises, soit, en moyenne, quasiment une fois par an. D'ailleurs, les prévisions saisonnières de Météo-France - dont le niveau de fiabilité est par nature assez faible - annoncent, pour la métropole, un premier trimestre 2010 "plus chaud" que la normale.
C'est certain que ce sont les flux O/NO qui nous apportent les plus grosses précipitations neigeuses en montagne. S/O souvent trop doux, un peu plus S c'est le fœhn le "mangeur de neige" et un temps sec. Idem S/E. E c'est en général plus froid mais aussi sec, N/E et N froid et sec. Le tour est fait !Treize a écrit:Si j'ai bien compris (là, c'est vous qui me l'avez appris), davantage que le froid, se sont de bonnes précipitations qui sont nécessaires en période hivernale pour la préservation des glaciers. Donc à ce niveau, cela limite assez vite les choix : il n'y a que le flux d'O/NO qui présente les bonnes caractéristiques. Les flux de N humide, c'est bon pour un peu de poudreuse en plaine, mais à ce qu'il me semble cela n'apporte jamais le mètre de neige dans les Alpes (c'est meilleur par contre pour les Pyrénées). Le flux de SO, non seulement cela ne favorise les précipitations que sur les Alpes du Sud, mais en plus cela nous draine trop de masses douces favorables aux délavages.
C'est là que quelque chose m'échappe, car lors de la forte crue glaciaire de la période 1955/85 environ, le NAO était globalement négative (raison pour laquelle je parlais de cela) et ensuite elle a été globalement positive pendant le recul glaciaire. Il y a sans doute une explication à cela. Vois les graphiques.Si l'on en revient aux indices, la situation favorable hivernale pour les glaciers reste donc bien les flux d'ouest perturbés, et par corollaire plutôt une NAO positive et non négative ! Et pour aller plus loin, ce sont les flux d'ouest perturbés frais qui sont favorables, mais à ce niveau la NAO ne fait plus la différence : une NAO positive témoigne seulement d'un courant d'ouest bien établi sur l'Atlantique, sans trop se soucier de savoir si c'est un Lisbonne --> Paris avec 10° à 850 hPa, ou un Dublin --> Paris avec -5° à 850 hPa.
Une NAO négative, si l'on reste dans les grands schémas d'ensemble, n'est pas favorable à de grandes précipitations en montagne, car elle favorise les flux de N à SE avec une préférence pour les flux d'E/NE. A savoir des flux froids, mais globalement assez secs. Oui, je sais, la situation actuelle ne rentre pas dans ce schéma avec parfois > 50cm dans pas mal de régions, mais il faut le prendre comme un cas particulier. Remarque, il nous permet de ne pas oublier que l'on raisonne sur des généralités d'ensemble, qui n'interdisent pas les exceptions. Je pense que ce qui t'a peut-être géné dans ta réflexion, c'est le fait de n'avoir pas envisagé que la NAO négative est en fait défavorable aux extensions glaciaires. Loin de certains fantasmes qui voudraient lui attribuer tous les bonheurs hivernophiles possibles - rien n'est jamais tout blanc ou tout noir en météo (ou je devrais plutôt dire, tout rouge ou tout bleu...).
Avant d'aller plus loin, il faut évoquer un peu la Dérive Nord Atlantique (sujet chaud, hein ?).
L'hiver dernier, (2008/2009) peu de neige, mais très bonne tenue, pas de redoux bien nets. 3 m 50 de neige à 3300 m.A l'échelle Franco-française, une telle évolution serait synonyme d'hivers avec des contrastes qui seraient de plus en plus marqués, entre des flux de SO très doux mais humides et des flux d'E/NE secs et froids. Avec des bilans finaux capables de grandes variations, selon le type de régime qui serait majoritaire. L'an dernier, ce sont les flux d'E/NE qui ont dominé, les deux hivers précédents, les flux de SO. Cette année en décembre, on a eu un équilibre entre les deux. Cela coïncide en tous cas avec une observation nette, celle de la dégringolade depuis le début des années 2000 du nombre de flux d'O à NO. Ces derniers, qui étaient très majoritaires durant les hivers des années 80/90, sont presque aux abonnés absents ces derniers hivers.
Dans tous les cas, ce n'est pas forcément une bonne nouvelle pour l'avenir des glaciers alpins, puisqu'au final cela pourrait augurer d'une nette diminution des flux qui sont favorables à leur réparation hivernale. Cela serait par contre une bonne chose pour les plaines, qui pourraient avoir des épisodes de froids plus nombreux et plus marqués que ceux des années 90, mais au prix de périodes aussi très douces.
Pour résumer très schématiquement aux "non initiés" :
Michel a écrit:C'est là que quelque chose m'échappe, car lors de la forte crue glaciaire de la période 1955/85 environ, le NAO était globalement négative (raison pour laquelle je parlais de cela) et ensuite elle a été globalement positive, et cela correspondait aussi à une NAO plutôt globalement positive. Il y a sans doute une explication à cela. Vois les graphiques.
La limite entre "glace froide" et "glace tempérée" se situe dans les Alpes aux environs de 4000 m d'altitude (plus ou moins quelques centaines de mètres selon l'exposition, et aussi l'épaisseur du glacier : un glacier très épais peut être froid en surface et tempéré à sa base).serge a écrit:Je ne suis pas totalement convaincu que le déficit neigeux hivernal ait si peu d'importance et il y un autre paramètre thermique assez complexe sur lequel je travail concernant les glaciers et qui me semble primordiale mais plutôt insidieux tant son explication est "technique". Mais Michel t'en parlera mieux que moi.
@lizé. a écrit:Je vous signale une excellente et troublante communication récente du glaciologue incontesté Louis Reynaud. En résumé, il estime que le "réchauffement" est essentiellement un rattrapage du PAG (petit âge glaciaire), que la correction est en cours, que les glaciers actuels restent plus volumineux que ceux de l'optimum médiéval. Il montre des oscillations surprenantes dans cette période de "correction" qui a commencé vers 1820 (influence industrielle ???), l'une d'entre elles étant le "palier" 1950-1980. Que si la nature conserve cette cadence, on est entré depuis 2 ans dans un refroidissement, la banquise estivale ayant notamment fait un bond énorme en accroissement en 2008 (de mémoire). Ce refroidissement, cette pause dans le réchauffement, à l'instar du précédent palier, devrait durer jusque vers 2030. Selon lui, et si j'ai bien compris, les experts du GIEC ont pris pour taux de réchauffement la pente de la courbe depuis 1980, bien plus forte que la pente moyenne depuis 1820, ce qui serait un abus, car l'évolution climatique devrait s'extraire des tendances lourdes, sur des durées longues, et non prendre en compte les accélérations (ou décélérations) de moindre période. Pourquoi oublier les phases de décroissance ? Paul Emile Victor avait, me semble-t'il, fait la même erreur au début des années 80. Il annonçait un refroidissement significatif à partir de 2000, pour plusieurs années ou décennies. Il s'était sans doute trop appuyé sur les années 50-80.
Michel a écrit:Stéphane (Treize pour les nouveaux), une petite question me taraude...
Je suppose que la NAO a un effet moins marqué l'été que l'hiver, mais est ce exact ?
L'hiver dernier, peu de neige, mais très bonne tenue, pas de redoux bien nets. 3 m 50 de neige à 3300 m.
L'hiver 2008/2009, beaucoup de neige, avec hiver doux, 6 m 50 de neige à 3300 m
Mais l'été 2008, de la neige environ une fois par semaine vers 3000/3000 m, alors que cet été 2009 pratiquement 0 neige.
Oui, erreur de dates généralisée. Me suis bien mal relu...@lizé. a écrit:Pas bien compris et des bilans paradoxaux."Hiver dernier" (donc 2008/2009), "peu de neige à 3300 m"
"L'hiver 2008/2009, beaucoup de neige" (!?!?!?)
Je reprends,En 2008/2009, peu de neige à 3300 et pourtant souvent en plaine, beaucoup sur le plateau des Glières où j'ai eu la chance de faire des raquettes dans des conditions de rêve. Observations apparemment contradictoires, mais sûrement justes, explicables.
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